Interview – Sylviane Coene

Son sourire légendaire ne passe pas inaperçu, la redonnaise Sylviane Coene, originaire du plat pays, ne craint pas les ups and downs et autres technicités des trails bretons. Pour preuve, un podium, 3ème, en 2025 et une belle 4e place (50kms/1050D+) chez les femmes au Tiken Trail en 2024. Un top 5 sur le 56kms de l’Ultra marin en 2024. Elle participe, pour la première fois, au 37kms du Trail TKAL avec le smiley Emoji Allons à sa rencontre.

Comment décrirais-tu ton parcours en quelques mots ?

Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé courir. J’ai longtemps couru toute seule, pour le plaisir, sans objectif. Je cours plus régulièrement depuis 2022 grâce à la rencontre avec la Team Terre de Running à Redon. C’est depuis lors aussi que j’ai commencé à participer à plus de trails en compétition.

Quel a été le déclic pour te lancer dans le trail, et qu’est-ce qui continue de te motiver aujourd’hui ?

Je suis belge et je suis arrivée en Bretagne juste après la fin de mes études de kiné. Je ne connaissais pas grand monde, je passais donc une bonne partie de mon temps libre à découvrir la Bretagne en courant. J’ai d’abord rencontré la Tiken Team, organisatrice du Tiken Trail, avec laquelle j’ai commencé à courir le dimanche, sur les terres du Tiken. Ensuite j’ai rencontré la Team Terre de Running à Redon, avec Alban qui propose des entraînements plus structurés. Les entraînements sont devenus plus réguliers et j’ai commencé à participer à plus de trails. J’ai eu des résultats encourageants, donc voilà comment je suis tombée dedans !
Ce qui continue à me motiver, c’est tout d’abord le goût que j’ai de courir dans de nouveaux endroits, avec des amis, et c’est surtout l’After bien arrosé qui suit la sortie !!! Ensuite, ma progression dans mes performances me motive aussi à faire toujours mieux ! Malgré que je paye actuellement le fait d’en avoir fait trop…

Si tu devais choisir un moment clé de ta carrière, lequel serait-ce et pourquoi ?

La rencontre avec la Team Terre de Running ! J’ai d’abord fait de belles rencontres et ce groupe m’a permis de me donner confiance en moi, car à la base, je ne voulais pas participer à des trails en compétition car cela me stressait trop !

Tes victoires, les meilleurs moments sportifs ?

j’ai savouré absolument toutes mes victoires… et je suis très fière aussi de mon chrono à mon premier marathon ! Ce n’était pas du tout prévu que je fasse ce chrono… mais je l’ai payé par la suite malheureusement !

Une course qui t’attire mais que tu n’as jamais faite et pourquoi ?

Quel est le défi ou le rêve ultime qui te pousse à continuer de progresser ?

Il y a tellement de courses auxquelles je n’ai pas participé et qui m’attirent que je ne peux pas répondre à cette question ! J’aimerais maintenant vraiment me tourner vers l’ultra trail mais je n’ai pas de rêve précis pour l’instant…

Pour toi, l’esprit trail, c’est quoi ?

L’esprit trail, c’est de se rassembler autours de centres d’intérêts communs comme le sport, la mise à l’épreuve de son corps et de son mental, l’entraide et le respect mutuel, le respect de la nature, le goût de la découverte, le goût de l’aventure et du risque… et c’est aussi être un peu fou !

Qu’est-ce qui t’attire dans le trail TKAL et qu’attends-tu de cette expérience ?

J’ai été invitée, donc ce qui m’attire, c’est l’inconnu ! Tant du terrain, des paysages que des organisateurs !

Peux-tu nous parler de ta routine d’entraînement ? Comment prépares-tu tes grandes échéances ?

Je fais en général 3 sorties par semaine, un peu plus quand l’occasion se présente, si je n’ai pas les enfants par exemple… Je fais une sortie fractionné avec la Team TDR, une sortie libre toute seule et une sortie longue d’environ deux heures le dimanche en groupe. Jusqu’à présent, je n’ai pas dû faire de préparation spéciale pour des grandes échéances… je pense que je vais juste essayer d’augmenter le volume pour préparer les ultras. Mais en général, je ne cours pas pour préparer quelque chose de précis. Je cours pour le plaisir surtout et pour améliorer ma performance en général.

Comment gères-tu les moments difficiles, que ce soit pendant une course ou dans ta carrière de sportif ?

Jusqu’à présent, j’avais eu la chance de ne jamais vivre de moment difficile en course à pied. Mais là, je suis en plein dedans ! J’ai multiplié les dossards depuis quelques mois et sur des distances de plus en plus longues. Et ça a fini par péter… fracture de fatigue au tibia, tendinopathies des ischios, douleurs de genou, sérieux problème aux cervicales… il est temps de se calmer et de se prendre en main… Comment je gère ça ? Je suis mes protocoles kiné (je suis bien placée…) et j’oublie les dossards et les victoires. Dans un premier temps, je me concentre sur mon premier objectif : courir pour le plaisir et sans douleur ! Mais c’est dur…
Les moments difficiles dans une course ? Je ralentis, je bois, je mange et j’attends que l’énergie revienne !

En tant que traileur, quelle importance attaches-tu à la nature et à la préservation des paysages où tu cours ?

Pour moi, c’est primordial. Déjà, sans nature, pas de trail et ensuite je veux que mes enfants puissent profiter comme moi de notre magnifique planète !

Y a-t-il des figures (athlètes, proches, etc.) ou des événements qui t’ont inspiré dans ta carrière ?

Je n’ai jamais beaucoup suivi l’actualité du sport, mais j’admire Anaïs Quemener, pour son combat contre la maladie tout en restant championne de course à pied ! Et Courtney Dauwalter aussi m’impressionne avec ses victoires au scratch ! Ca serait mon rêve un jour de monter sur le podium au scratch !

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le trail ?

Je conseillerais d’abord d’augmenter les distances et le volume d’entraînement très progressivement pour éviter les blessures. Ensuite, je conseillerais de toujours garder le plaisir de courir, de ne jamais se forcer à s’inscrire sur une course ! Et enfin je conseillerais de ne jamais se mettre de barrière mentale. Notre corps est capable de bien plus qu’on ne croit et il nous réserve des surprises !

As-tu des astuces ou des habitudes particulières pour la récupération ou l’alimentation ?

Je ne suis certainement pas la meilleure à suivre : mon habitude c’est de faire une grosse fiesta bien arrosée après la course !!!

Peux-tu partager une anecdote insolite ou un souvenir mémorable vécu pendant une course ?

C’était sur mon premier 43 km. Après 20 km je me rends compte que j’ai perdu mes clés de voitures (qui étaient celles de la voiture de mon mari). Je fais demi-tour, je cherche un peu puis je repars mais en stress. 10 km plus tard, un gentil monsieur me rattrape et me rend mes clés ! Trop de bol ! Ensuite, je me retrouve seule. J’avais perdu le balisage, je fais demi tour, persuadée que je me suis trompée de chemin. Quand je retrouve des gens, ils me disent que non, c’est la bonne route. Je refais demi-tour, je me casse la gueule… et Finalement, j’arrive quand même 3e fille mdr !!